Entre 2018 et 2022, la part des acquisitions en LOA (location avec option d’achat) et en LLD (location longue durée) est passée de 34% à 53% des immatriculations réalisées par les particuliers. Un véritable phénomène de société qui touche toutes les catégories de population, des plus jeunes aux plus âgés, séduits par une formule pratiquée depuis longtemps – et en masse – par les entreprises. Dans le monde professionnel en effet, plus de 80% des achats de véhicules sont financés en « leasing », terme anglo-saxon qui signifie « bail ».
Un modèle de leasing adapté à tous
La conjoncture économique, marquée par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, incite les candidats à l’acquisition d’un véhicule à se replier sur les solutions de financement plus flexibles que le prêt bancaire classique. La LOA (location avec option d’achat), pratiquée depuis déjà plusieurs décennies par les entreprises sous la forme de crédits-bails ou achats « en leasing », répond désormais aux attentes des ménages plus enclins que par le passé à se libérer de certaines contraintes liées à la propriété d’une voiture: coût de l’entretien, décote rapide, aléas de la revente éventuelle…
La LOA s’adresse également aux particuliers qui, à l’instant T, ne disposent pas du budget suffisant pour s’offrir la voiture de leur rêve.
Le signataire d’un contrat de location avec option d’achat accède en effet à la marque et au modèle de son choix, moyennant le versement d’un loyer mensuel fixe, avec ou sans apport. Les versements sont mensualisés et échelonnés sur deux à six ans, période à l’issue de laquelle la locataire prend :
- Soit la décision d’acheter le véhicule et d’en devenir le propriétaire à un prix déterminé à l’avance et mentionné sur le contrat.
- Soit de rendre le bien à son bailleur et, s’il le souhaite, de redémarrer un nouveau leasing.
Chaque contrat prévoit, sur demande, le paiement de garanties supplémentaires pour l’entretien et l’assistance du véhicule.
En octobre 2021, un baromètre réalisé par Sofinco, intitulé « les français et l’automobile : la tentation de la location », révélait que 47% des automobilistes voyaient d’abord dans la LOA l’avantage « de ne pas avoir à gérer les pannes et les réparations ». 35% disaient apprécier la possibilité offerte par cette formule « de changer régulièrement de voiture », et 26% de « permettre aux personnes qui n’ont pas les moyens d’acheter un modèle neuf d’en acquérir un et d’en payer simplement l’usage ».
Jeunes conducteurs et étudiants
D’après le même sondage, parmi les différents profils (sexe, âge, revenus, situation familiale) qui envisageaient de recourir à la LOA « à l’avenir », les moins de 35 ans étaient les plus nombreux (32%). La formule intéresse notamment les jeunes actifs, voire les étudiants, deux catégories qui disposent rarement de l’épargne suffisante pour se payer cash leur premier véhicule ou débloquer l’apport financier souvent nécessaire à l’octroi d’un prêt auto classique. Dans le cadre d’une location-vente, leurs charges sont acquittées mensuellement, à travers un loyer fixe. Or, il est possible d’en modérer le niveau à la faveur d’un forfait kilométrique* assez bas et/ou en optant pour un modèle de véhicule neuf peu coûteux ou d’occasion : une petite citadine ou une berline compacte répondent généralement à la réalité des besoins du public vingtenaire, dont le train de vie se réduit dans un premier temps à des trajets courts, majoritairement effectués en milieu urbain (notamment pour les étudiants). Reste, pour les candidats, à prouver leur solvabilité auprès du bailleur en fournissant un justificatif de domicile et leurs derniers bulletins de salaire. Il est bien sûr préférable de disposer d’un CDI : c’est un prérequis. La plupart des CDD, même les plus longs (18 mois maximum selon la législation en vigueur) ont en effet une durée inférieure à celle d’un leasing, généralement fixé sur une période minimale de deux ans.
Seniors et retraités
La location avec option d’achat est une pratique encadrée par le Code de la Consommation. Rien dans les textes officiels ne mentionne une quelconque limite d’âge. Chaque retraité est donc en droit de prétendre au dispositif, dès lors qu’il présente, comme tout à chacun, les garanties suffisantes. Dans les faits, des bailleurs appliquent parfois leurs propres restrictions s’ils estiment, après examen des informations fournies par le demandeur, que le contrat est trop risqué pour s’étaler au-delà d’une certaine durée. Une notion d’ancienneté est parfois introduite, non pour empêcher la souscription, mais pour programmer la fin automatique de la période de location, une fois une certaine limite d’âge atteinte (cette règle n’est toutefois systématique).
La LOA constitue un mode de financement intéressant pour la majorité des retraités : sont surtout concernés ces ménages qui cessent toute activité professionnelle après la fin de leur vie active et souhaitent changer d’automobile malgré une perte mécanique de revenus. La réduction de leurs déplacements quotidiens, au profit de trajets plus ponctuels, leur permet notamment d’opter pour un plafond kilométrique assez faible et, par là-même, de négocier des mensualités abordables. La LOA leur offre enfin l’opportunité de disposer à moindre coût d’un véhicule mieux adapté à leur condition physique grâce au confort et au surcroît de sécurité apportés par des outils d’aide à la conduite de dernière génération.
Pour les familles
Dans le baromètre Sofinco, 31% des personnes désireuses de recourir à la LOA pour changer d’automobile, disent être en couple et parents « d’un enfant au moins ». Ce mode de financement semble répondre à l’émergence d’un nouvel état d’esprit au sein des familles, moins attachés et fidèles à la marque qu’auparavant, comme l’observait une récente étude Kantar sur la question. Cette volatilité conduit désormais certains particuliers à privilégier « la notion d’usage sur la volonté de posséder son propre véhicule » indique Karen Tartour, directrice de l’expérience client au sein de l’institut de sondage (source : Ouest-France).
La location avec option d’achat satisfait justement les attentes de ceux qui souhaitent changer de voiture régulièrement (tous les deux ou trois ans) et/ou tester, sans puiser dans leurs économies, un modèle familial avant de se décider à l’acquérir définitivement. De nombreuses familles, sensibles aux questions environnementales, s’appuient par exemple sur la LOA pour expérimenter les motorisations électriques et en évaluer les performances sur une période suffisamment longue pour être, le moment venu, en mesure de juger en toute connaissance de cause. La location-revente, c’est aussi se donner la liberté de choisir !
Le crédit-bail pour les entreprises
Dans le secteur professionnel, la LOA se confond avec la notion de crédit-bail, terme plus fréquemment utilisé par les entreprises dont toute ou une partie de leur flotte automobile se compose de biens acquis en leasing, opération qui prévoit une période de location avant un éventuel achat définitif. 82% des voitures de société (véhicules de fonction et utilitaires) sont aujourd’hui financées par ce biais (Location Longue Durée comprise). Les acteurs économiques, quel soit leur domaine d’activité (artisanat, industrie, tertiaire au sens large) y trouvent leur compte. Pourquoi ?
Le leasing séduit les professionnels par la souplesse de ses modalités : en fonction des possibilités financières de l’entreprise, l’usager du véhicule est libre d’acquérir définitivement le bien à l’issue du contrat de location, ou de le restituer à son propriétaire. S’il choisit de lever l’option d’achat, la somme à verser correspond à la valeur résiduelle du bien, c’est-à-dire son prix au comptant minoré de l’ensemble des loyers payés au cours du bail.
Cette formule répond opportunément aux besoins des entreprises (souvent jeunes) qui ne disposent pas de « cash-flow » suffisant pour s’offrir directement un véhicule de société ou se constituer une flotte automobile. Elle leur donne aussi de la visibilité : le montant des loyers est fixé une fois pour toute dès la souscription du contrat et le poids de l’investissement lissé dans le temps grâce à la mensualisation des charges. Celles-ci sont d’ailleurs déductibles du bénéfice imposable (dans la limite de 18 300 euros, et même jusqu’à 30 000 pour les véhicules les moins polluants).
*Lors de la souscription d’un contrat de LOA (Location avec option d’achat), les deux parties conviennent d’un forfait kilométrique, soit la distance maximale que l’usager du véhicule s’engage à ne pas dépasser durant toute la période du bail. Entre autres facteurs, ce nombre de kilomètres influe à la hausse ou à la baisse sur le montant fixe des mensualités qui seront dues par le locataire.