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Les longs trajets en voiture électrique

Un trajet de plusieurs centaines de kilomètres en voiture électrique ne se prépare pas de la même façon qu’un périple traditionnel à bord d’une voiture thermique. La présence suffisante de bornes de recharge sur le parcours, et certains facteurs physiques capables d’influer sur la durée d’autonomie de la batterie sont à prendre en compte pour rejoindre, sans encombre, une destination située à quatre, cinq ou six heures de route. Heureusement, les améliorations constantes et rapides des motorisations électriques et la mise à disposition de très nombreux services et outils permettent aujourd’hui d’envisager de longs déplacements en toute sérénité.

Bien préparer son trajet en voiture électrique

Autonomie en progression

La plupart des véhicules électriques sont aujourd’hui dotés de batteries d’au moins 50 kWh, une capacité de stockage qui promet, après une charge pleine, un potentiel d’autonomie d’un peu plus de 300 kilomètres. Il s’agit bien sûr d’une moyenne qui varie à la hausse ou à la baisse selon le modèle du véhicule, son poids, le mode de conduite adopté, les options activées (climatisation chauffage), la vitesse de circulation et le type de parcours emprunté. Un long trajet sur autoroute sera mécaniquement plus énergivore qu’une série de petits déplacements en milieu urbain où le système de freinage régénératif, utilisé pour réapprovisionner la batterie en courant lors des phases de décélération, donne sa pleine mesure.

D’après le rapport du Global Electric Vehicles Outlook 2021 publié par l’Agence Internationale de l’Énergie, la durée d’autonomie des voitures électriques s’est accrue à un rythme sensible au cours des cinq dernières années, passant de 211 kilomètres en moyenne en 2015 à 338 kilomètres en 2020. Les bornes rapides, de plus en plus nombreuses sur les autoroutes, permettent d’effectuer le « plein » de volts en moins de 45 minutes.

Itinéraires et bornes de recharge

C’est la question qui taraude le plus les usagers avant d’entreprendre un voyage au long cours avec leur voiture électrique : le trajet sera-t-il jalonné d’un réseau suffisamment dense de bornes de recharge pour parer à toute éventualité et…s’épargner une panne « sèche » en cours de route ?

Carte issue du site Chargemap

Les voitures électriques sont presque toutes équipées d’un ordinateur de bord qui fonctionnera comme un GPS ou d’une application développée par le constructeur. Le GPS proposera les bornes de rechargement sur le trajet et recalculera automatiquement en temps réel le trajet avec les arrêts en fonction de l’utilisation du véhicule, météo, circulation etc.

D’autres outils numériques existent sur le marché pour orienter ces automobilistes dans les meilleures directions. Nous en citerons deux : « ChargeMap » et « a Better Routeplanner (ABRP) ». L’une et l’autre sont des planificateurs d’itinéraires téléchargeables depuis un smartphone (ou consultables à partir d’un ordinateur).

 L’utilisateur y renseigne son point de départ et sa destination, le modèle de son véhicule, les niveaux de charge souhaités et la vitesse maximale à laquelle il compte circuler (sur les portions les plus rapides évidemment). En retour, l’application lui adresse une feuille de route qui localise, à la manière d’un GPS, l’ensemble des points d’alimentation électrique sur son parcours, la distance entre les stations indiquées, le temps de charge prévisionnel à chacune de ces escales.

ABRP propose un mode expert qui affine encore davantage les données prises en compte par le planificateur : le type de batterie, l’impact de la météo, le poids des bagages et des passagers lui servent, avec tous les autres paramètres, à déterminer le tarif moyen d’un passage à la borne.

La panne sera donc évitée grâce aux calculateurs. Il est également important de préciser que le réseau des bornes ne cesse de s’agrandir. Tesla a par exemple ouvert en mars 16 stations à la concurrence et prévoit d’ouvrir l’intégralité de ses bornes en juillet 2022 (plus de 1000 nouveaux points de recharge).

Quel badge d’accès aux bornes publiques ?

On ne règle pas un plein à la borne électrique comme à la pompe d’une station-service : les points de recharge publics munis d’un terminal de paiement par carte bancaire, sont encore très rares.

L’accès au dispositif et la transaction nécessitent la présentation d’un badge d’accès utilisant le système de reconnaissance RFID (des puces de radio-identification). Or, ces pass, parfois délivrés dans le cadre d’un abonnement, ne sont pas toujours compatibles d’un appareil à l’autre, les bornes de recharge installées sur la voie publique étant gérées par des dizaines d’opérateurs différents. Avant de partir, mieux vaut donc s’assurer qu’on dispose des bons « sésames » pour accéder à telle ou telle installation de réapprovisionnement signalée par le planificateur d’itinéraire.

Fort heureusement, les choses tendent depuis quelques années à se simplifier en vertu du principe d’itinérance de la recharge appliquée par des opérateurs de « mobilité » : des badges (presque) universels proposés par ChargeMap, EasyTrip , Izivia ou NewMotion permettent, par exemple, d’accéder à un nombre très élargi de bornes déployées sur la voierie par des acteurs divers : collectivités locales, enseignes de la grande distribution, fournisseurs d’énergie, constructeurs d’énergie. Et ce, quel que soit le réseau de gestionnaire.

Bien sûr, l’application Chargemap, déjà évoquée, indique la compatibilité des stations géolocalisées sur ses cartes interactives avec les différents badges d’accès proposés sur le marché.

Accroitre l’autonomie de sa batterie en cours de route

Un mode de conduite adapté et quelques gestes de bon sens limitent la consommation d’énergie d’un véhicule électrique et maximise la distance parcourable entre deux bornes.

Bonne conduite et rythme avec une voiture électrique

Contrairement à une voiture thermique qui brûle du carburant même à en phase arrêt, un modèle électrique ne sollicite pas sa batterie au-delà du strict nécessaire. Autrement dit :  moins vous appuyez sur la pédale, plus vous économisez de l’énergie. Les trop fortes accélérations augmentent mécaniquement la pression de l’air sur le véhicule qui doit puiser dans ses réserves pour affronter cette force de résistance aérodynamique. Le blog automobile-propre.com cite l’exemple d’une Zoé ZE 40 dotée d’une batterie de 40 kWh capable de couvrir 130 à 150 km sur autoroute…et plus de 250 km en utilisation 100% citadine.

En tout électrique,  une circulation à vitesse modérée reste donc la clé d’une moindre consommation. Sur les voies les plus rapides, mieux vaut lever le pied et se limiter à une allure maximale de 110 km/h (au lieu de 130). Le choix d’emprunter les routes nationales, moins exigeantes pour le moteur (110 km/h au plus haut, ou 80/90), offre sur les longs trajets les meilleures garanties de durabilité.

Quelques astuces pour améliorer sa conduite en voiture électrique

Epargner les freins : grâce à leur système régénératif, les voitures électriques convertissent l’énergie cinétique produite par le mouvement des roues lors des phases de décélération (frein-moteur) en charges électriques destinées à ravitailler la batterie. Une conduite en mode B (pour « Brake ») activable sur certains modèle depuis un levier de « vitesse », permet d’intensifier les effets de cette technologie : le ralentissement du véhicule est facilité sans nécessairement avoir à appuyer sur la pédale de frein.

Bien gonfler ses pneus : ici, la problématique est la même en électrique qu’en thermique. La pression des pneus est un des paramètres qui conditionne une juste consommation d’énergie. Un sous-gonflage détériore la tenue de route et génère une plus forte résistance au roulement. Sur les trajets longs, de telles conditions entraînent une perte d’autonomie du véhicule. Un léger sur-gonflage à 0,3 bar supplémentaire par rapport à la pression recommandée, permettrait d’augmenter la capacité de la batterie de 10 à 20%.

Economiser le chauffage et la clim’ : ces deux appareils puisent évidemment dans l’énergie stockée par la batterie. Il est recommandé ne de pas les pousser au fond pour consacrer le plus d’électricité possible à la propulsion du véhicule. L’hiver, le préchauffage de l’fhabitacle est préconisé pour élever la température de l’habitacle lorsque la voiture est encore branché au réseau d’alimentation. L’été, il est préférable d’éviter le stationnement en soleil et, avant de prendre la route, laisser un minimum de temps à la batterie de se refroidir après son temps de charge.

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